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Programme pluriannuel « Vieillissement et solidarité »

Synthèse des travaux du groupe de travail n' 6

« Modalités et sources de financement »

Réunions des 8 et 15 septembre 2003

1 La mise en place d'un financement spécifiquement dédié à la prise en charge des pertes d'autonomie

1-1 L'opportunité d'un cinquième risque et son périmètre

Une importante majorité des intervenants s'est montrée favorable à ce cinquième risque, mais qui en lui-même peut se décliner selon des modalités très différentes.

Le consensus se dessine sur la notion de prise en charge par la collectivité, et sur la base d'un financement public spécifique, des handicaps et de la perte d'autonomie, quelque soit l'âge. On a parlé aussi de remplacer la notion de dépendance par celle de handicap.

      1-1-1 Les critères à retenir pour le bénéfice du dispositif

    critère d'âge: s'il devait ne pas être discriminant, certains ont souhaité situer la réflexion dans la classification internationale des fonctionnalités ;

    critère d'équité : égalité de traitement des situations de handicap sur le territoire national

    critère de revenus : certaines organisations proposent des prestations indépendantes du revenu.

1-1-2 Les éléments constitutifs du dispositif

L'APA et ACTP semblent être les prestations constituant, naturellement, le socle du dispositif Certains ont évoqué aussi l'intégration de minimas - tels l'AAH - , d'autres un droit à compensation globale des situations de handicap, certaines organisations souhaitant qu'il couvre les aides humaines, techniques, l'aménagement du cadre de vie...

1-1-3 Ce périmètre aura un effet sur le financement à retenir

Certains on insisté sur le fait que la convergence des financements ne signifie pas pour autant une identité des problématiques.

D'autres, plus précisément, ont indiqué que la compensation du handicap doit, selon eux, concerner tous les droits (logement, santé, communication ... ), ce qui implique une logique de financement différente de celle de l'APA, indépendamment des ressources du bénéficiaire.

      1-1-4 L'exclusion du financement des prestations médicales et paramédicales du champ du dispositif a été souvent évoquée

       

       

       

    1/6Plusieurs organisations ont estimé que ces financements doivent subsister en-dehors du champ du cinquième risque et de son financement propre: les ONDAM personnes âgées (auquel il faudrait ajouter l'ONDAM USLD) et personnes handicapées demeureraient comme telles.

    1-2 LA GESTION DU RISQUE

    1-2-1 L'hypothèse d'une nouvelle branche de sécurité sociale

    Plusieurs intervenants ont souhaité la création d'une nouvelle branche; d'autres ont souligné que la manière dont elle serait gérée dépend de la nature et de l'assiette du financement.

    Mais beaucoup d'organisations sont opposées à une telle option.. On peut estimer qu'elle pas nécessaire, mais qu'il est en revanche essentiel d'organiser la coordination des acteurs (assurance-maladie, assurance-vieillesse, collectivités locales...

    1-2-2 L'hypothèse du rattachement à une branche existante

    Le rattachement à la branche assurance-maladie a été proposé (à l'instar des AT-MP). On peut imaginer aussi la CNAF, dans une perspective intergénérationnelle.

    1-2-3 La solution privilégiant une gestion au plan local

    Il peut ne s'agir ni d'une nouvelle branche, ni d'une branche existante, pour que le réseau demeure plus proche des réalités locales. On pourrait concevoir un risque au niveau national, avec un accompagnement social, humain, personnalisé reposant sur les institutions locales, la décentralisation pouvant être un moyen de créer un pilote au plan local.

    Les départements en particulier pourraient assurer la coordination des acteurs de proximité, et organiser l'évaluation des besoins locaux.

    1-2-4 La participation à la gestion

    Le système pourrait intégrer la participation des usagers. Pour certains, et en particulier si un risque géré dans le cadre de la sécurité sociale n'était pas retenu, il faudrait à tout le moins refondre le FFAPA. Un tel schéma pourrait alors se concevoir à travers un organisme national incorporant les différents acteurs (financeurs, représentants des retraités, organisations syndicales, parlementaires, organisations professionnelles) et érigé en instance de suivi.

    1-3 LE, TYPE DE FINANCEMENT

    1-3-1 Le jour férié

    Il peut constituer un moyen de financement, mais il peut aussi ne pas suffire en fonction du périmètre du risque.

    Certaines organisations - des syndicats de salariés, certaines fédérations d'établissements ou des associations - se sont, en outre, à des degrés divers, montrées défavorables à cette idée.

    1-3-2 L'attachement à un financement contributif et solidaire

     

     

     

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Ce financement, pérenne, se dégage comme recevant une large adhésion, la CSG constituant le financement le plus souvent évoqué. Beaucoup de participants ont souhaité qu'elle porte sur tous les types de revenus, au-delà des seuls revenus d'activité.

Elle pourrait aussi concerne les personnes âgées en qualité de titulaires de pensions de retraites, en prenant en considération sans doute leur niveau de pension.

Certains ont insisté sur la participation des collectivités locales, et notamment des départements, à l'effort de financement.

1-3-3 Les leviers de financements complémentaires

Les solutions de financement peuvent aussi reposer sur un dispositif de bonification d'intérêts. Il peut aussi s'agir d'une modernisation et d'un alignement du régime de fiscalité des établissements (par exemple un assujettissement des établissements à la TVA à hauteur de 2,1% pour la partie soins et dépendance, 5,5% pour la partie hébergement).

Les investissements pourraient être encouragés en autorisant un prélèvement sur recettes ordinaires, permettant ainsi un lissage dans le temps de la prise en charge des investissements.

1-4 LE, LIEN ENTRE LE CINQUIEME RISQUE ET LES BESOINS A SATISFAIRE

1-4-1 Les convergences de moyens personnes âgées - personnes handicapées

Plusieurs organisations ont insisté sur un point: la convergence avec les handicapés suppose, pour les personnes âgées, un effort particulier d'encadrement.

Les moyens dont bénéficient les personnes handicapées impliquent un effort de rattrapage en faveur des personnes âgées, avec des créations d'emplois - à évaluer - en conséquence.

A contrario, la convergence souhaitée ne doit pas amener à une réduction relative des moyens affectés aux personnes handicapées.

1-4-2 Deux autres chantiers ont été abordés:

      · la nécessité d'un effort soutenu pour la formation dans le secteur des personnes âgées, qui souffre d'une pénurie de personnels : c'est le cas notamment de la gériatrie;

      · la simplification des dispositifs, très complexes, mal compris, notamment mais pas seulement par les personnes âgées elles-mêmes : multiplicité et enchevêtrement du financement, des modes de tarification, des responsabilités et des modes de prestations des acteurs, en établissements comme à domicile.

      II L'évaluation et les transformations à apporter au dispositif de tarification

La plupart des intervenants ont insisté sur le calendrier de la réforme : priorité doit être accordée à une remise à niveau des moyens affectés aux établissements, et en particulier à la poursuite de leur médicalisation, par un accroissement des crédits d'assurance-maladie et une relance de la création de places médicalisées.

Ces moyens accrus doivent être annoncés dans le cadre du plan, pour être disponibles dès 2004. Une remise à plat de la réforme de la tarification pourra s'engager ensuite.

 

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2-1 - L'OPPORTUNITE DE MODIFIER LA REFORME DE LA TARIFICATION

2-1-1 Si certaines organisations considèrent que plusieurs des principes de la réforme doivent être conservés, toutes admettent la nécessité d'une simplification conséquente

L'attachement affirmé à certaines des grandes orientations qui ont présidé à cette réforme résulte de l'importance attachée à ces principes eux-mêmes, mais il résulte aussi du constat que les partenaires se sont finalement appropriés une réforme complexe, difficile à expliquer aux gestionnaire eux-mêmes - sans parler des familles -, lourde et longue à mettre en œuvre.

Plusieurs organisations se sont montrées attachées à certains des principes de cette réforme :

    · La tarification à la personne, reposant sur le grille AGGIR.

      Plusieurs organisations d'aide à domicile ont ajouté que, pour le domicile aussi, la personnalisation est essentielle, à travers le plan d'aide individualisé.

    · L'engagement pour la qualité, ainsi que la responsabilisation des acteurs.

    Plusieurs organisations sont attachées au système du conventionnernent entre plusieurs acteurs.

Pour d'autres organisations, si la réforme a permis une individualisation des charges, elle a complexifié la gestion des établissements, et est toujours interprétée comme manquant de lisibilité.

2-1-2 Simplifier le dispositif donnera lieu à un chantier très lourd

Compte tenu de l'importance normative de cette réforme - tous les textes prévus n'ayant d'ailleurs pas encore été pris - toute modification du dispositif donnera lieu à un cycle nécessairement long de consultations et d'élaboration de textes, sur l'année 2004.

Il pourrait être décidé, pendant la période transitoire dans l'attente de la mise en œuvre du Plan, de suspendre la règle prévoyant le lien entre l'autorisation d'ouverture des établissements et le bénéfice du financement, cela afin de ne pas retarder la création de lits.

2-2 LE SYSTEME D'ALLOCATION DES RESSOURCES AUX ETABLISSEMENTS

Certaines organisations ont considéré que les forfaits soins ne permettent pas de répondre en quantité suffisante aux besoins en personnel. D'autres ont relevé que les conventions tripartites à clapet anti-retour ne devaient pas être prioritaires, dès lors que les établissements concernés bénéficient déjà de crédits d'assurance-maladie supérieurs aux autres.

Plusieurs organisations ont proposé des pistes de réformes

2-2--l Un maintien des principales caractéristiques du système actuel, mais simplifiées

Le système pourrait être simplifié par la généralisation de la dotation globale dépendance en établissement, à condition qu'elle demeure la somme des APA individuelles et non une dotation déconnectée du GMP.

2-2-2 Une délégation aux conseils généraux des crédits d'assurance-maladie

 

 

 

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Dans cette configuration décentralisatrice, les conseils généraux alloueraient une enveloppe départementale de crédits d'assurance-maladie, et disposeraient des financements du fonds national créé au titre du cinquième risque.

2-2-3 Un dispositif d'allocation des crédits reposant sur des ratios en personnel

Ce système serait construit sur des ratios planchers en personnel : ainsi, les établissements auraient droit à un nombre minimal de personnels soignants par résident, le ratio étant déterminé par catégorie de personnel soignant (infirmières, aides-soignantes ... ).

Il pourrait aussi s'agir de la définition d'un effectif de sécurité calculé en fonction de l'état de perte d'autonomie des personnes et proportionnel au nombre de lits de l'établissement.

S'agissant enfin de l'aide à domicile, il a été estimé par plusieurs organisations que le système fondé sur un financement à l'heure n'est pas satisfaisant, et ne correspond ni à la pratique des intervenants ni aux besoins des personnes âgées.

2-3 LES MODES DE TARIFICATION ET LE SYSTEME BUDGETAIRE

2-3-1 Si les organisations sont globalement attachées à la tarification à la personne plusieurs reproches sont faits au système actuel:

    · pour certains, le partage en deux budgets et deux autorités tarifaires du coût des aides soignantes et des aides médico-psychologiques contribue à bloquer le système; la règle des 70-30 a été critiquée à plusieurs reprises comme source de complexité;

    · pour d'autres, et de manière plus structurelle, c'est la présentation des comptes en trois sections qui est trop difficilement gérable par les établissements ;

    · d'autres enfin critiquent le principe même du cloisonnement de la tarification, quelque soit le nombre de sections.

2-3-2 Certaines organisations ont avancé des pistes possibles dévolution vers une simplification de l'architecture actuelle :

    un système comprenant un budget soins d'une part, couvrant le coût des personnels paramédicaux (sans prendre en compte les aides-soignants, mais comportant le coût des psychologues cliniciens), et d'autre part le transfert des aides-soignants et des aides médico-psychologiques sur le secteur de la dépendance et de l'hébergement. une tarification binaire, mais avec une section hébergement et une section dépendance/soins, cette dernière comprenant tous les personnels soignants.

Certaines organisations ont souligné tout l'intérêt de maintenir la présence de médecins et d'infirmiers libéraux dans les établissements.

Dans le champ de l'aide à domicile, des associations ont estimé qu'une tarification par poste serait plus satisfaisante que la tarification à l'heure.

2-4 - LES FORMES DU PARTENARIAT ET DE L'ENGAGEMENT DES DIFFEPENTS ACTEURS : LA CONTRACTUALISATION, LA PARTICIPATION A LA GESTION DU SYSTEME, LES OBJECTIFS DE QUALITE.

2-4-1 Le maintien du système des conventions tripartites fait l'objet de propositions divergentes

 

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Certaines organisations défendent l'existence même des conventions tripartites, tout en reconnaissant que les procédures mériteraient d'être simplifiées.

      D'autres estiment que la signature de trois parties est la source des blocages constatés.

Cela amène à des propositions très différentes, comportant un dégradé de solutions :

 

      maintien du système actuel, en simplifiant la relation entre les interlocuteurs ;

      tout en maintenant le lien entre la dévolution des ressources d'assurance-maladie et un mécanisme conventionnel, option pour une relation bilatérale conseil général-établissement

      on a également évoqué le souhait d'un interlocuteur unique.

      2-4-2 Les organisations souhaitent en général conserver un système imposant aux établissements de se définir des objectifs de qualité, évolutifs dans le temps

    Il a cependant été insisté sur l'exercice très complexe auquel donnent lieu ces obligations.

        2-4-3 Enfin, la possibilité a été évoquée de faire participer des représentants des personnes âgées aux conseils d'établissement

Il pourrait s'agir d'une participation non des résidents de l'établissement eux-mêmes, ce qui peut parfois être délicat, mais de représentants d'organisation de personnes âgées et de retraités représentées au plan local.

 

 

 

 

 

 

 

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