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Plan interministériel : Vieillissement et solidarités

Synthèse du groupe n'3 : vie à domicile

Cette synthèse est élaborée à partir des travaux du groupe «vie à domicile» et des contributions écrites des participants. Elle est articulée autour de différents principes qui sont apparus structurant aux membres du groupe. Les éléments repris ne sont donc pas exhaustifs et font l'objet, selon les cas, d'un consensus plus ou moins large. Le groupe « vie à domicile » a insisté sur la nécessité de partir des attentes de la personne, de procéder à une évaluation globale de ses besoins et de disposer d'une offre continue, adaptée et graduée d'aide et de soins, bien répartie sur l'ensemble des territoires associant l'ensemble des intervenants qui peuvent contribuer à améliorer la qualité de vie des personnes âgées à domicile.

    L'évaluation individuelle des attentes et des besoins de la ]personne constitue un préalable indispensable

    Plusieurs évaluations sont actuellement réalisées. L'évaluation médico-sociale réalisée afin de déterminer l'éligibilité à l'allocation personnalisée est réalisée à l'aide de la grille AGGIR. Plusieurs participants ont souligné la nécessité d'améliorer les outils d'évaluation afin notamment de mieux prendre en compte les besoins des personnes atteintes de maladie d'Alzheimer ou de maladies apparentées et de donner davantage de souplesse aux départements face à la diversité des situations rencontrées.

    Les évaluations peuvent également être réalisées dans le cadre de la mise en œuvre de la démarche de soins infirmiers ou de l'attribution de prestations par différents organismes. Pour les participants, l'élaboration d'un plan d'aide global, tenant compte des attentes de la personne, de ses besoins et son environnement constitue un préalable à une réponse adaptée. Il ne préjuge pas des différents financements qui pourront être mobilisés pour sa mise en œuvre. Ce décloisonnement au niveau de l'évaluation même et des résultats de l'évaluation contribue à l'élaboration d'une réponse globale et coordonnée.

    Bien qu'un groupe spécifique ait été mandaté sur le thème de la prévention, le groupe « vie à domicile » a tenu à appeler l'importance de cet axe. Plusieurs modalités concrètes ont été évoquées comme par exemple le fait de proposer des consultations médicales,

    psychologiques et sociales dans le cadre d'une prévention individuelle de la perte d'autonomie

    Différents dispositifs peuvent aider à la mise en œuvre effective d'une réponse globale, adaptée aux besoins des personnes et facilitant la réactivité face à des évolutions rapides de situation

    Le développement de services polyvalents d'aide et de soins à domicile est présenté comme un atout majeur dans cet effort de décloisonnement. Ces services devraient faciliter la coordination entre les différents intervenants et permettent une vision plus globale des besoins de la personne, améliorant ainsi la transition du recours aux aides seules vers les aides et les soins.

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Les participants ont insisté sur les modalités actuelles de Financement des services de soins infirmiers à domicile qui s'appliquent mal à la réalité du fonctionnement de ces services. Les SSIAD sont alors poussés à équilibrer les prises en charge pour tenir compte de la charge globale de soins à laquelle ils doivent faire face. Ils équilibrent donc les personnes suivies de façon à répondre à leurs besoins et réalisent de fait une mutualisation des forfaits.

L'évolution des modalités de financement des services de soins infirmiers à domicile vers une dotation globale mais qui serait calculée en tenant compte du nombre de personnes et du type de personnes prises en charge a donc été très largement évoquée par différents membres du groupe de même que la nécessité d'adapter les ratios d'encadrement aux besoins. Ils notent que les situations diversifiées avec parfois des phases de transition où la prise en charge est plus intense témoignent de l'intérêt de ce type d'évolution du financement. C'est donc un système gradué de prise en charge à domicile qui est envisagé, complémentaire des prises en charge en hospitalisation à domicile éventuellement dédiées à la prise en charge de patients de court ou de moyen séjour gériatrique

L'existence de cette offre de prise en charge suppose de faciliter le recrutement des personnels soignants et d'aide à domicile

L'application de l'accord de branche dans le secteur de l'aide à domicile constitue un atout mais les participants ont souligné l'intérêt de renforcer l'attractivité de ces métiers sans en détailler les modalités qui font l'objet d'un autre groupe de travail.

Le mailla2e du territoire mérite d'être assuré sur le plan Quantitatif et Qualitatif

En particulier, la nécessité d'un effort de développement des places de services de soins infirmiers à domicile pour répondre à l'évolution démographique a été soulignée.

Les schémas gérontologiques départementaux jouent un rôle d'impulsion majeur dans la politique de vie à domicile des personnes âgées et le volet « domicile » de ces schémas apparaît comme un élément favorisant le développement d'une politique d'aide à domicile répondant aux besoins sur l'ensemble du territoire.

L'amélioration de la coordination et de l'articulation entre les intervenants sociaux, médico-sociaux et sanitaires apparaît déterminante

Les participants ont noté la nécessité d'une articulation entre le schéma régional d'organisation sanitaire et les schémas départementaux gérontologiques et l'intérêt de donner une légitimité politique à la coordination sanitaire et sociale pour soutenir ce qui existe déjà et fonctionne bien.

Pour les membres du groupe, la mise en cohérence des modalités de réponses aux demandes des personnes qui, du fait de la complexité du système, ne s'adressent pas forcément d'emblée au bon interlocuteur renforce l'intérêt d'une articulation et d'une coordination des intervenants, condition indispensable notamment à une « juste orientation » des personnes.

Cette coordination concerne les acteurs de la filière sanitaire (le rôle des intervenants en psychiatrie a été rappelé), des réseaux de soins, des réseaux médico-sociaux, des centres locaux d'information et de coordination gérontologique.

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Cette coordination doit pouvoir faciliter une prise en charge adaptée notamment en ce qui concerne l'habitat ou les aides techniques comme cela est le cas dans les sites pour la vie autonome.

L'intérêt d'outils juridiques facilitant les coopérations entre structures, notamment sanitaires et médico-sociales et de dispositifs facilitant l'intervention des professionnels libéraux est également souligné.

Les participants s'accordent pour privilégier des dispositifs simples sur un territoire géographique de proximité.

Les retours à domicile aires une hospitalisation doivent faire l'objet d'un effort particulier

Les hospitalisations, à la suite d'une affection aiguë par exemple posent bien souvent la question du retour à domicile des personnes, avec des prises de décisions parfois irréversibles sur le futur lieu de vie, ne laissant pas toujours le temps de la réflexion.

Pour beaucoup de participants, la question du libre choix des modes de prise en charge et des lieux de vie est essentielle mais cette notion de libre choix apparaît parfois relative dans ce type de situation. Des dispositifs favorisant un retour à domicile après une hospitalisation, si la personne le souhaite méritent d'être encouragés. Ils doivent associer les établissements de santé, les professionnels médico-sociaux et de santé et permettre une réactivité accrue en situation d'urgence. Ils contribuent, après une évaluation globale des besoins de la personne, à une réponse coordonnée et préparée en lien avec les différentes personnes qui seront amenées à intervenir auprès de la personne âgée.

 

Le développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication constitue un atout pour aider les personnes qui le souhaitent à vivre à domicile

      Ces nouvelles technologies permettent:

- de mieux préserver et le plus longtemps possible l'autonomie sanitaire et sociale des personnes âgées et de faciliter leur adaptation potentielle aux différents handicaps éventuels liés à l'âge et à la maladie (télésurveillance, appartements intelligents ... ) ;

de favoriser la formation des intervenants auprès des personnes âgées par l'enseignement numérique initial et continu, en lien avec les acteurs concernés.

Les aidants non professionnels jouent un rôle majeur auprès des personnes âgées qui souhaitent continuer à vivre à domicile ce qui justifie la mise en œuvre d'une politique d'aide aux aidants

Cette politique d'aide aux aidants passe par un renforcement de l'aide aux professionnels notamment en matière de formation. Les participants ont tenu à rappeler que la formation des professionnels qui interviennent auprès des personnes âgées doit être à la mesure de la complexité et de la difficulté des situations auxquelles ils doivent faire face.

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Pour plusieurs participants, aider les aidants, c'est aussi clarifier le rôle de chacun et éviter toute confusion entre les besoins des aidants et les besoins de la personne qui est aidée. Les structures alternatives favorisant la prise en charge des personnes à domicile de type hébergement temporaire ou accueil de jour (cf infra), si elles sont parfois présentées comme des structures qui vont permettre de soulager les familles sont avant tout des lieux dédiés à la personne qui est aidée.

La structuration d'une politique d'appui spécifique concernant les aidants s'avère d'autant plus indispensable qu'il nous faut tenir compte de l'évolution démographique. L'information est la formation des aidants, la mise en place de relais d'écoute et de lieux de parole favorisant la rencontre des aidants entre eux et avec les professionnels constituent, pour les participants aux travaux, des axes à développer.

La question de l'ouverture aux aidants des titres emplois service a également été évoquée.

L'amélioration de la qualité de prise en charge des personnes à domicile suppose de proposer des prises en charge alternatives

Les accueils de jour permettent par la mise en œuvre d'un projet de vie et de soins adapté d'éviter une aggravation de la perte d'autonomie des personnes. Ce type de prise en charge a montré tout son intérêt dans la prise en charge des personnes atteintes de maladie d'Alzheimer ou d'affections apparentées. Les participants insistent sur le nombre de places disponibles qui ne permet pas de répondre aux besoins, d'autant que les données de l'étude PAQUID montrent que ces pathologies concernant plus de 760 000 personnes âgées.

Les travaux ont porté également sur les hébergements temporaires qui, selon les participants, méritent également d'être développés. Ce mode d'accueil, limité dans le temps, s'adresse aux personnes âgées dont la vie à domicile est momentanément compromise du fait d'9 une situation de crise et contribue à la diversité des réponses offertes.

Les accueils familiaux constituent également une alternative de prise en charge et certains participants ont insisté sur la nécessité d'améliorer fortement la réglementation dans ce domaine.

Les participants ont insisté sur la nécessité de développer des formes de prise en charge alternatives diversifiées pour tenir compte de l'évolution des besoins des personnes et des situations ; les gardes itinérantes de nuit, les accueils de jour itinérants sont autant d'exemples du type de ceux étudiés par l'instance prospective Alzheimer qu'il convient de développer.

Pour les membres du groupe, permettre aux personnes qui le souhaitent de vivre à domicile, c'est aussi leur permettre d'en sortir. L'accompagnement de ces personnes vers des lieux de prise en charge ou un accompagnement leur permettant de garder un minimum de vie sociale constitue une aide à la personne qui vit à domicile d'où l'intérêt, souligné par certains, d'une reconnaissance des institutions qui mettent en œuvre ces accompagnements, sous réserve qu'elles satisfassent à des conditions de qualité.

 

 

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La question de l'accompagnement et du lien social qui vient d'être mentionnée rejoint la thématique de lutte contre l'isolement des personnes.

Les participants ont souligné le rôle des associations de retraités et des personnes âgées dans la lutte contre l'isolement en notant que des efforts pourraient être réalisés pour faciliter la formation de bénévoles qui interviennent auprès des personnes âgées.

Pour certains, les dispositifs envisagés pour lutter contre l'isolement des personnes ne peuvent se concevoir en dehors d'une réflexion plus large sur la citoyenneté et sur la responsabilité que chacun peut avoir pour repérer les personnes isolées et leur venir en aide. Le rôle de différentes professions favorisant le lien social (facteur, gardien d'immeuble....) a été souligné en insistant sur la nécessité de ne pas faire de la lutte contre l'isolement l'affaire exclusive de certaines professions qui pourraient alors se sentir stigmatisées. La solidarité de voisinage, la solidarité familiale et la question des nouvelles solidarités à développer ont ainsi été abordées.

Mieux comprendre les mécanismes qui amènent les personnes à s'isoler, qu'il s'agisse d'un isolement voulu ou subi est apparu indispensable pour apporter des réponses adaptées d'où l'intérêt de confier des travaux sur cette thématique à un organisme de type Fondation nationale de gérontologie.

Rejoignant les problématiques abordées dans le groupe 1, les participants soulignent l'intérêt de repérer les personnes complètement isolées pour leur venir en aide en cas de risque, au même titre qu'il existe une liste des personnes à mobilité réduite dans le cadre des plans particuliers d'intervention.

Vivre au domicile suppose que le domicile soit adapté et que des efforts puissent être réalisés pour faciliter cette adaptation.

Enfin, l'adaptation des domiciles a été présentée comme une des conditions d'une vie à domicile réussie. Pour les participants, l'Allocation personnalisée d'autonomie ne peut pas tout prendre en charge.

Il semble qu'une prise de conscience émerge chez les bailleurs sociaux avec toute une réflexion sur l'adaptation du patrimoine. La fédération des Pact Arim, les ergothérapeutes jouent également un rôle dans ce domaine.

L'intérêt de mesures fiscales facilitant l'adaptation des domiciles a également été souligné.

 

 

 

 

 

 

 

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