DECLINAISON DU
PROJET :
En mai 2000, le
Cabinet du Ministre Régional des Affaires Sociales et de la Santé lançait un
appel à projet intitulé : « Action coordonnée dans le réseau autour des
soins et des services de première ligne ».
C'est dans ce
cadre que quelques travailleurs de la Santé Mentale de l'Institut Provincial
Namurois d'Orientation et de Guidance décidèrent, avec l'accord de Monsieur
R. Bastin, député permanent à l'Action Sociale, à la Santé et au Logement de
rentrer un projet s'inscrivant dans une politique nouvelle de bien-être au
bénéfice des personnes âgées.
Depuis novembre
2000 est donc opérationnelle en Province de Namur une Unité Provinciale
Namuroise d'Accompagnement de la Personne Agée et de son Entourage (en
abrégé ANA), fruit d'un partenariat Région wallonne - Province de Namur.
Conscients que les
démarches vers leurs services ne font pas partie de la culture des personnes
âgées et que par ailleurs, ces dits services, sollicités par une
multiplicité de demandes en liaison avec les problématiques sociétales,
n'ont pas, dans leur plage horaire, suffisamment de temps disponible pour
cette tranche d'âge, ces agents ont décidé de rencontrer la personne âgée
sur son lieu de résidence, qu'il s'agisse d'une institution ou de son
domicile privé. La réalisation de ce projet s'appuie sur la mise en place
de partenariats et de synergies.
Le travail de ANA avec les personnes âgées a pris
d'emblée une double direction : formation-sensibilisation des intervenants
de terrain et interventions spécifiques en situations de crise.
Ces deux
directions se potentialisent mutuellement : plus ANA assure la formation en
santé mentale des différents partenaires du réseau, plus il est perçu comme
une référence en situations de crise et utilisé dans le travail de
« première ligne » avec les personnes âgées. De plus, la volonté d'ANA est
de pouvoir animer ces formations-sensibilisations en partenariat avec un(e)
collègue psychologue des SSM.
Il s’agit pour nous de
proposer un espace-temps pour accueillir cette crise où la possibilité est
donnée aux différents acteurs d’exprimer leurs désirs, observations,
appréhensions, sentiments et représentations concernant la situation et ses
éventuels aménagements.
Cela
n’empêche pas la souffrance inhérente à la réalité mais le fait de pouvoir
l’exprimer permet de mieux la traverser, de relancer le processus de vie et
donc d’envisager l’une ou l’autre décision.
Il
s’agit là aussi d’un travail de prévention et de promotion de la Santé
Mentale tant pour la famille et l’environnement au sens large que pour la
personne âgée.
Ce type de travail
est à différencier de la coordination ; sans dénier l’aspect accompagnement
et soutien des usagers, celle-ci a pour principaux objectifs d’organiser une
distribution rationnelle des tâches et d’assurer une répartition des
ressources matérielles.
Nous constatons
que la concertation clinique n’est pas évidente à installer ; elle bouscule
les habitudes de travail. En effet, on associe peu la personne âgée aux
discussions la concernant. De plus la famille éprouve souvent des
sentiments de culpabilité et/ou de ressentiments, etc., qui lui font
préférer des entretiens individuels.
Les formations
nous permettent d'établir des contacts avec les aides familiales et
aides-soignantes, de les écouter et de comprendre le vécu des situations
qu'elles affrontent quotidiennement.
En effet, nous
sommes très attentifs aux modalités de ces formations à savoir
l’interactivité et le partenariat avec d’autres professionnels du champ de
la santé mentale.
Nous pensons faire
oeuvre de prévention en leur permettant d'appréhender la complexité des
problématiques qu'elles rencontrent et en nous efforçant le mieux possible,
dans la mesure de nos moyens, d'éviter que le « burn-out » s'installe ou du
moins d'en permettre une gestion minimale.
Par ailleurs, ces
formations permettent :
-
de
poursuivre et d'intensifier l'identification du réseau des acteurs
psycho-médico-sociaux actifs dans le secteur du soin et de l'accompagnement
des personnes âgées ;
-
une reconnaissance plus grande et plus affinée de la santé mentale comme
bien-être général et global auprès du grand public. Nous visons ainsi à
dédramatiser le terme santé mentale qui pour trop de personnes encore, fait
peur et évoque « la folie ».
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